Le lieu et son histoire

Témoin d’un Millénaire d’Histoire : Un Trésor Roman au Cœur de la Campagne Périgourdine

L’existence de l’église est attestée au début du XIIe siècle dans une charte issue du cartulaire de Cadouin. L’attrait principal réside dans l’ensemble sculpté exceptionnel se trouvant dans le chœur.

Dès le IXe siècle, le Périgord voit naître des abbayes comme Paunat et Sarlat. Les campagnes sont ruinées et dépeuplées par les invasions, les guerres, la peste et l’anarchie régnant au Moyen-Âge. Leur repeuplement et la mise en valeur des terres sont en grande partie dus aux communautés religieuses et à la formation de seigneuries. On voit s’installer de nouvelles paroisses et des hameaux dispersés. On peut penser que la création de Monbos (en occitan mon bosc = mont boisé) date de cette période. L’existence de l’église est enregistrée en 1135 dans une charte issue du cartulaire de Cadouin. Le texte mentionne l’église de MONBOS où Boson, comte de Grignols, fit don de tous ses biens périgourdins aux moines de Cadouin.

L’église a survécu un millénaire malgré la Guerre de Cent Ans qui a commencé dans les environs entre Puyguilhem et Moncuq, les schismes religieux, le postulat de pudeur du concile de Trente et la Révolution française. Au cours des siècles, l’église de Monbos a été remaniée à plusieurs reprises, dont quatre phases majeures de reconstructions.



L'intérieur et ses restaurations

Sculptures remarquables

L’attrait principal de cette église réside dans un exceptionnel ensemble de sculptures situé dans le chœur.

Détails muraux

Les deux couples d’amants sur le tailloir ont même inspiré Bernard Lesfargues dans un poème titré « Les Amants...

Restaurations de l'AEM

Les travaux de restauration démarrés en 1985 (réfection de la charpente, de la couverture, construction du plafond)

Sculptures remarquables

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L’attrait principal de cette église réside dans un exceptionnel ensemble de sculptures situé dans le chœur. Il comprend quatre chapiteaux très intéressants et trois fragments de frises de même facture. Ils sont les uniques exemples de sculpture historiée encore en place dans le Canton de Sigoulès (F.Vacchia) Il est difficile de dater l’origine exacte de ces œuvres, ne sachant pas s’il s’agit de réutilisation de pièces d’anciens temples, des spoliae, comme quelques indices le suggèreraient, ou s’il s’agit d’éléments spécifiquement conçus pour l’église. Scènes de chasse ? Apocalypse de St Jean ? Beaucoup d’hypothèses entourent ces chapiteaux. Les uns les voient comme pré-romans (Jean Secret), les autres les voient comme païens, celtiques (H.Busmann). Les personnages sont représentés de face, toujours explicitement nus, alors que les animaux sont de profil. La perspective est hiérarchique ? La superposition des figures suggère une profondeur de champ. (F.Vacchia) Détails extraordinaires : les têtes isolées sur la plupart des tailloirs (partie supérieure des chapiteaux) et deux représentations d’amants sur le tailloir du chapiteau NO. Un autre détail intéressant : en opposition au style roman habituel, l’astragale (base) du chapiteau SO est composé de trois lignes devenant les racines de l’arbre qui les surmonte ; arbre de vie celte ?



Détails muraux

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Si on suit l’hypothèse de réemplois d’éléments d’origine païenne, les détails (nudité des personnages, les couples d’amants, l’abondance des animaux, des scènes de chasse évoquant une vie généreuse) indiquent plutôt un culte de fertilité. Les deux couples d’amants sur le tailloir ont même inspiré Bernard Lesfargues dans un poème titré « Les Amants de Monbos ». Un autre détail étonnant est le visage de la femme sur le chapiteau NO. Il se distingue de tous les autres par une sorte de halo. Est-ce le signe d’un statut plus élevé ? De plus, le serpent à sa cheville n’est pas forcément le symbole d’un paradis perdu. Il existe forcément le symbole d’un paradis perdu. Il existe dans la majorité des mythologies anciennes avec des sens variés. Sur la frise se trouvent des représentations d’animaux domestiques, dont celle d’un chien avec un collier. La coloration actuelle correspond à la restauration des pigments du Moyen-Âge. Les parties foncées sont d’origine. Les zones où l’ancien enduit ne pouvait pas être sauvé sont plus claires. Le niveau actuel du cimetière est au-dessus du sol d’origine, comme en atteste le seuil de l’ancienne entrée. La cloche date de 1685. Elle porte le nom « Imperator » et est inscrite aux Monuments Historiques, tout comme l’église.



Restaurations de l'AEM

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  • 1985-2001 : L’Eglise de Monbos se trouve dans un état de délabrement préoccupant. L’église n’a plus de toit, des plantes poussent à l’intérieur. Les habitants de Monbos, en dehors de tout cadre associatif, se mobilisent spontanément pour la sauver. La charpente, la couverture et le plafond sont restaurés. Les murs sont restaurés.
  • 2001 : Création de l’association "Les Amis de l’Eglise de Monbos".
  • 2005 : L’édifice disgracieux érigé au XIXème siècle et servant de sacristie est rasé, des vitraux sont placés aux fenêtres, réparation des surfaces en pisé au fond du coeur de l’église.
  • 2006 : Aménagement de l’accès à l’église, installation d’une rampe.
  • 2008 : Un nouvel éclairage est mis en place, mettant en valeur le choeur et les chapiteaux.
  • 2019 : Des travaux importants sont engagés et, après de minutieuses recherches pour retrouver les teintes médiévales, le choeur de l’église retrouve ses teintes d'origine.
  • 2023 : Restauration du sol du choeur.


  • Au-delà de l’implication de l’association des Amis de l’Eglise de Monbos, ces actions ont pu être menées grâce au concours de la Mairie de Thénac (propriétaire de l’église), des donateurs, des subventions diverses et sous la supervision de la DRAC et de l’Architecte des Monuments de France.